Matt D’Avella, rester solo ou recruter ?
#7 Ou comment il est passé d’un solobusiness, à une équipe de 16 personnes, pour revenir solo.
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Dans cette édition, on va s’intéresser à Matt D’Avella, alias le boss de youtube et du minimalisme.
Avant de commencer, tu peux aussi :
Booker 45min de coaching avec moi pour t’aider sur ton solobusiness
Écouter le 5ème épisode de mon podcast Soloquest avec Juliette Cadot : sur Youtube ou en audio
Let’s go 🔥
On analyse quoi aujourd’hui boss ?
Dans les deux derniers épisodes de mon podcast Soloquest, j’ai reçu des solopreneurs qui ont quitté progressivement le modèle solo en déléguant ou en recrutant :
Emmanuel Bismuth
Il a créé un collectif de freelances nommé Akolads, où il délègue à d’autres freelances des missions liées à son expertise en SEO / SEA. Sauf que niveau rentabilité, en comparant son temps investi versus ce qu’il gagne, c’est un peu moins intéressant que des missions en solo.
Juliette Cadot
Freelance depuis 2019, elle a monté son agence en octobre 2022 car elle allait atteindre le plafond de sa micro-entreprise. Elle a délégué une partie de son travail à des freelances et aujourd’hui cherche à recruter. Elle a toujours voulu monter sa boîte, le freelancing n’était qu’une étape.
(👉 Si tu souhaites écouter les épisodes : sur Youtube ou en audio)
Suite à ces échanges, je me suis demandé : est-ce vraiment la suite logique d’un solobusiness qui tourne, de commencer à déléguer et ensuite de recruter ? Doit-on utiliser le temps des autres finalement comme levier de croissance ?
“Rester solo ou recruter” : c’est ce que nous allons voir aujourd’hui. Et pour ça, je vais m’appuyer sur la vidéo du youtuber Matt D’Avella intitulée “I’m on my own again”, publiée le 30 décembre 2023.
Il y parle de sa chaîne Youtube, qui est passée d’un solobusiness, à une entreprise de plus de 10 employés. Pourtant, en 2024, il fait le choix de revenir vers un modèle totalement solo.
Qui est Matt d’Avella ?
Matt D'Avella est principalement connu comme créateur de contenu sur YouTube, où il aborde des sujets tels que le minimalisme, la productivité, et le développement personnel.
Sa notoriété initiale découle de son travail en 2016 en tant que réalisateur sur le documentaire "Minimalism: A Documentary About the Important Things", dispo sur Netflix.
C’est un super documentaire sur le sujet.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le minimalisme, c’est une philosophie qui prône la simplicité et la réduction à l'essentiel dans tous les aspects de la vie. L’objectif est de se défaire du superflu pour se concentrer sur ce qui est réellement important.
On en parle souvent sur la limitation des possessions matérielles pour épurer l'espace de vie et garder uniquement ce qui compte vraiment.
(Je suis moi-même minimaliste, j’ai très peu d’affaires)
Son lancement sur Youtube
Après 8 ans dans la vidéo en freelance, Matt se lance sur YouTube en 2017.
Sa première vidéo lui a permis de décrocher 8 abonnés (youhou 🎉).
Il a testé ensuite tout un tas de format : vlog, podcast, ... et sa chaîne s’est rapidement développée.
En 2018, il atteint les 50k abonnés - un jalon qui lui donne la confiance nécessaire pour se lancer à fond sur YouTube.
Et en seulement deux ans après son lancement, il construit une communauté de plus de 3 millions d'abonnés, collabore avec des créateurs comme Gary Vee, Yes Theory, et surtout - se crée une vie où il peut faire des vidéos originales qui lui tiennent vraiment à cœur.
À force de faire des vidéos, publier sur Youtube s’est transformé pour lui en un véritable business. À mesure que son nombre d’abonnés augmentait, il gagnait au même moment de plus en plus d’argent.
Pourquoi recruter et ne pas rester solo ?
Vers 2019, il a suffisamment de cash pour commencer à recruter. Plus sa chaîne grossit et plus il embauche de personnes.
En 2023, il a simultanément 10 employés et 6 freelances : des rédacteurs, des chercheurs, des éditeurs, des experts en médias sociaux et des gestionnaires de communauté.
En fait, ce qui l’a motivé à recruter, c’est que la plupart des créateurs américains sont obsédés par le scale, la croissance et le fait de gagner toujours plus d’argent.
Donc quand ça fonctionne pour toi et que ton business connaît une bonne croissance, la suite logique est de continuer cette croissance en recrutant.
Chercher la croissance oui, mais à quel prix ?
En scalant, tu scales aussi tes problèmes.
Selon Matt, certaines tâches augmentent à mesure que tu élargis la taille de l'entreprise : emails, obligations, dépenses, réunions, stress, etc.
Le principal inconvénient de recruter, c’est que généralement ton métier change. Et c’est ce qui le dérange le plus.
Ce qu'il préfère avant tout, c'est le processus créatif de la réalisation d'une vidéo : du script, au tournage, jusqu'à sa partie préférée, le montage.
Mais en embauchant, il crée moins, gagne moins d'argent et travaille plus. Tout pèse sur lui, que ce soit l'augmentation des dépenses et des salaires. Il se sent contraint de faire certaines tâches et n'a plus l'impression d'être libre de faire les choses quand il veut.
Si on reprend une citation de Naval Ravikant :
"You want to find something that looks like work to others, but it feels like play to you.”
Pour Matt, recruter a transformé sa passion en un vrai job.
Matt D’Avella & Ali Abdaal : parcours similaires, ressentis différents
Dans la vidéo de Matt, un autre créateur de Youtube intervient : Ali Abdaal, où il partage son expérience positive avec le recrutement.
Les deux créateurs ont des parcours similaires :
ils ont débuté sur YouTube au même moment
ils ont constitué une équipe pour soutenir leur création de contenu.
Ali a embauché quatre rédacteurs, un producteur, un éditeur, et un vidéaste pour l'assister.
Dans l’une de ses vidéos, il détaille son process de création de contenu, révélant qu’il se concentre désormais uniquement sur l’écriture et le tournage, ses aspects préférés.
Bien qu’il ait une équipe, il interagit avec une seule personne la plupart du temps : Angus, son general manager, qui gère son équipe, ainsi que les aspects opérationnels.
Ali n’est d’ailleurs même pas au courant quand ses vidéos sortent sur Youtube puisque c’est son équipe qui s’en charge.
En fin de compte, même en prenant des créateurs sur la même plateforme, avec un travail similaire et une croissance comparable : ils vivent différemment le recrutement et le fait de gérer une équipe.
Ali, passionné par la création, utilise son équipe pour se concentrer encore plus sur ce qu'il aime. Matt, par contre, recruter l’a éloigné de sa passion pour le tournage et le montage.
Et c’est ça le point qu’il faut retenir : l'importance de bien se connaître et d'identifier ce qui nous anime. Recruter va inévitablement changer notre métier, c'est certain. Mais c'est à nous de diriger ce changement vers ce que l’on aime vraiment faire.
Matt revient donc vers un modèle solo en 2024
Dans sa vidéo "I’m on my own again", Matt révèle son retour vers un modèle totalement solo pour 2024.
Il aurait pu sans doute restructurer son équipe, un peu comme Ali, pour se concentrer sur ce qu’il préfère faire. Mais après avoir géré et monté une équipe de plus de 10 personnes, il ressent le besoin de faire le chemin inverse et de simplifier les choses en revenant aux sources. Il a l'envie de retrouver la passion et la liberté de créer seul, comme à ses débuts.
Finalement, la leçon à retenir est que le succès ne se mesure pas seulement en nombre d'abonnés ou de revenus, mais aussi en épanouissement personnel.
Il revient solo car retrouver cette essence de création lui semble essentiel pour continuer à innover et à partager du contenu qui lui ressemble vraiment.
À l’arrivée, on revient sur un principe du minimalisme : trouver plus de sens avec moins.
En bref
La croissance, c'est bien. Scaler son business aussi.
Par contre, c’est important de ne pas se perdre dans le processus.
Si on travaille solo, c’est avant tout pour les avantages que nous apporte ce modèle. Si on passe à l’étape du dessus, que l’on commence à recruter, notre job va changer. Et il ne faut pas perdre de vue ce qui nous faisait vibrer à la base.
Dans mon cas, c’est peu probable que je recrute un jour. Par contre, déléguer des tâches qui ne m’intéressent pas ou parce que ma plus-value n’est pas énorme est fort possible.
Si je reviens sur mes invités de Soloquest : Emmanuel, lui, va revenir vers un mode hybride moitié solo et moitié via son collectif - tandis que Juliette va commencer à recruter car elle a toujours rêvé de monter sa boîte. Tout ça découle d’un travail d’introspection.
Et toi, comment te projettes-tu dans ton solobusiness ? Est-ce que tu comptes déléguer un jour ou recruter ? Je serai ravi d’avoir ton retour en commentaire, puisque c’est un sujet plutôt ouvert !
Allez boss, on se retrouve dans 2 semaines pour une autre édition ! Si tu as aimé celle-ci (ou pas), n’hésite pas à laisser un like ou à me dire ce que tu en as pensé en commentaire 🙏🏻
Je crois que recruter c'est une décision qui va au-delà du business model, c'est une question de transmission, de créer une équipe etc... (ce que tu peux faire aussi avec des freelances dans certains cas d'ailleurs).